Chapitre 1 : Ja

Et voilà. Encore une énième journée de cours du vendredi qui s’achevait. Comme chaque jour, Jade retrouvait une maison vide, sinistre. Comme d’habitude, personne pour l’accueillir, lui demander comment s’était passée sa journée. Mais elle avait l’habitude.
Elle grimpa les marches quatre à quatre, entra dans sa chambre et claqua la porte avant de s’affaler sur le lit.
La jeune fille jeta un regard vers le miroir. Ses longs cheveux noirs étaient plus lisses qu’à l’ordinaire, encadrant un visage assez pâle aux grand yeux verts. Une chose de sûre, elle ne se trouvait pas belle. Un petit nez, de grands yeux limite globuleux, elle adorait se comparer à une carpe. Lasse, elle détourna les yeux en soupirant.
Comme d’habitude, encore, elle mit machinalement ses écouteurs dans ses oreilles, et écouta la musique en regardant le plafond, le regard vide.
Au bout d’une heure elle aperçut par la fenêtre une longue voiture noire se garer dans le garage. Il était donc plus ou moins 17h.
« Ok, se dit-elle, c’est le moment d’y aller si je veux éviter les ennuis »
D’un geste expert elle tira son sac de sous son lit, y rangea son mp3, et enjamba la fenêtre, le sac à la main.
Chaque vendredi soir c’était le même cirque. Jade était censée aller au volley. Sauf qu’elle détestait ça. Elle était une solitaire dans l’âme et faire équipe avec d’autres filles qui fuyaient à l’approche du ballon, très peu pour elle.
Elle descendit discrètement le long du toit, s’agrippa à l’échelle et la descendit vivement avant de courir en dehors de chez elle. Jade, 15 ans, fugueuse en chef. Haha. Charmant tableau.
La tiédeur d’avril était encore présente. Le soleil, encore haut. La jeune fille s’arrêta un instant pour vérifier que sa mère ne l’avait pas repérée, puis elle repartit en courrant de plus belle.
Sa mère était du genre paranoïaque, à se créer des histoires pour un rien. Le contact était littéralement rompu, mais peu importe. Quand à son père, Jade ne le connaissait pas. Il était mort depuis bien longtemps. Un accident de la route, à ce que disait sa mère. La jeune fille pensait à un assassinat .
Mais bon, autant faire avec.
Elle marchait d’un pas rapide, presque nerveux, plongée dans ses pensées.
La route commençait à devenir étroite et épineuse. Normal, c’était le début de la forêt. Etant habituée, Jade continua de s’y enfoncer jusqu’à arriver dans une clairière, encore assez éclairée. L’herbe était verdoyante, et un point d’eau se présentait au milieu. La jeune fille regarda autour d’elle.  Rien ne changeait.
Sauf une chose qui attira son attention. Une grosse masse noire s’avançait vers elle.
Un sourire traverse le visage de la fugueuse.
Ja était à l’heure.
La « masse noire », ou plutôt un gros bouvier bernois s’avançait vers elle en remuant la queue. Derrière lui, un jeune homme.
Enchantée, Jade courut vers lui.
« - Je commençais à croire que tu ne viendrais pas. Et tu es en retard je te signale ! ajouta-t-elle d’un ton taquin
-Tu pensais que je te ferai faux bond ? Sympathique dis moi ! Et tu peux parler pour le retard. A vrai dire je suis étonnée que tu sois à peu près à l’heure. »
Jade grogna, donna un coup de coude à Ja et ils s’assirent au bord de l’eau.
Elle connaissait Ja depuis quelques mois. Rencontré par hasard dans ce coin de forêt, ils étaient tout de suite devenus très proches. Ja, de son vrai nom Khyang Ja, était un coréen de 17 ans qui habitait pas très loin de cette forêt. Il avait un corps musclé et mat, était assez grand, et possédait des cheveux noirs qui lui tombaient dans ses yeux gris.
Jade ne savait pas exactement quelle place occupait Ja…Meilleur ami, sans doute.
En temps normal, elle n’uarait pas fait attention à un jeune homme comme ça, mais une chose avait l’air de les lier : un père mystérieusement mort.


Chapitre deux: Merci Maman...


Le problème du vendredi soir, c’est que Jade ne pouvais passer que une petite heure avec son ami avant de devoir rentrer. C’était souvent le moment de se raconter sa journée. Bizarrement, leurs journée étaient toutes les mêmes, mais étaient différentes.
Jade passait sa journée en solitaire avec un carnet et un crayon en main pour dessiner tout ce qui lui passait à la tête. Le contraire de Ja qui était sans arrêt entouré de sa bande d’amis, et qui faisait le nigaud en cours.
Conclusion, les opposés s’attirent.
La jeune fille n’avait pas envie de parler de sa journée, à quoi bon de toute façon. C’était une journée classique.
Elle s’était levée discrètement pendant que sa mère prenait sa douche, elle était descendue enfourner un bout de brioche et un verre de jus d’orange avant de s’enfermer dans sa chambre pour s’habiller, se coiffer, se laver…se préparer quoi.
Comme chaque journée de cours, elle avait passé la journée dans son coin, à dessiner des visages qu’elle avait l’impression de connaître par cœur alors que la personne ne lui évoquait rien. Un visage fin, presque osseux, avec un nez aquilin, des yeux noirs enfoncés dans leur orbite, des joues creuses, des cheveux courts et sales. Rien à faire, Jade n’arrivait pas à savoir d’où sortait ce visage qui l’obsédait. Quand la sonnerie signalait la fin des cours, la jeune fille était sans doute la seule à prendre son temps pour ranger ses affaires et sortir de la classe. Etant peu sociable elle aimait attendre que personne ne soit plus là pour s’en aller.
Enfin. De toute façon, toujours le même refrain, à quoi bon le répéter ?
Elle jeta un coup d’œil à son portable. Il était 17h42, elle avait encore une demi-heure devant elle avant la fin de l’entraînement. Il y avait aussi un message de sa mère.

Nouveau message :
De : Maman
Le : 28/04/2011 17h22
Coucou Chérie. Viendrai te chercher au gymnase è 18h. Doit parler. Bisou.

Mayday.
Jade ramassa son sac à moitié renversé par-terre, fourra son portable dedans et s’excuse rapidement à Ja :
« - Désolée de partir comme ça, faut que je sois au gymnase sinon je risque des ennuis. On se voit demain ! »

Sur ce, elle partit en quatrième vitesse. Le gymnase n’était pas à côté de la forêt. Elle avait facilement 20 minutes de courses avant d’y être. Elle risqua le tout pour le tout et fit un détour par l’arrêt de bus. Pas de bus prévu avant 19h. Et mince. Jade se remit à courir en maudissant intérieurement sa mère de l’avoir inscrit à l’entrainement de volley en début d’année.
Un coup d’œil sur sa montre : 17h50. Elle n’y serait jamais à temps.
Elle rebroussa chemin et prit la direction de chez elle tout en sachant qu’elle aurait de sérieux ennuis. Elle ne pouvait pas dire qu’elle était malade, vu qu’elle n’était pas chez elle à 17h. Autant appeler sa mère et tout lui déballer.
Arrivée devant chez elle, elle sortit ses clés et ouvrit la porte en maugréant des injures. Injures qui lui restèrent coincées dans la gorge quand elle découvrit l’état de sa maison.
Tout était sans dessus-dessous. Le canapé était défait, le buffet ouvert avec toute la vaisselle répandue, voire cassée sur le sol, la télé par-terre, le téléphone disparu. Instinctivement elle courut à l’étage voir si le saccage avait été le même.
Bizarrement, l’étage était intact. Rien n’avait bougé, si ce n’est que toutes les fenêtres étaient ouvertes.
Un bruit de porte qui claque la fit frémir. S’armant de la première chose qui lui tomba sous la main, c'est-à-dire son sac de cours, Jade descendit les escaliers doucement.
Elle fut soulagée et horrifiée à la fois de voir que le claquement de porte était dû au retour de sa mère. Un cri rauque lui parvint.

Donc ça c’était fait, sa mère avait vu l’état du salon. Un autre cri se fit entendre :

« - Jade ! Viens ici tout de suite ! »

Super ça va encore être ma fête, songea la jeune fille en descendant…

« - Pourrais-tu m’expliquer ce qu’est ce bazar ? Et pourquoi tu es absente du volley depuis le début d’année aussi ?
-Tu sais Maman, je suis programmée pour répondre à une question à la fois, maugréa Jade.
-Ne te fiche pas de moi Miss. Je veux des réponses !
-Bon. Pour la maison, je n’en ai aucune idée, je viens de rentrer. Pour le volley c’est simple, je déteste ça. Mais comment d’habitude tu ne veux rien entendre. C’est ton problème remarque. »

Sur ces paroles, Jade tourna les talons et s’engagea dans les escaliers, quand sa chère maman l’arrêta dans on élan :

« Tu ne t’en tireras pas aussi bien. Mais ce que je veux te dire est plus important. C’est à propos de la mort de ton père. »


Chapitre 3: Explications foireuses

La mort de son père…
Jade se figea dans l’escaliers. Pendant plusieurs années, sa mère n’avait jamais rien voulu lui dire concernant son père. Elle avait toujours affirmé à qui voulait l’entendre qu’il était mort d’un accident de la route.
Jade ne savait pas combien de temps s’était écoulé avant qu’elle se retourne, mais une chose de sûr, elle avait les idées brouillées.

Elle allait rétorquer quand quelqu’un toqua à la porte. Evidement, c’était toujours pendant des moments qui lui paraissaient important. La jeune fille s’apprêtait à incendier la personne qui avait osé interrompre ce moment de révélation, sauf que…ce n’était pas du tout ce à quoi elle s’attendait.
Elle aurait pensé un voisin, le facteur, le…plombier ?
Eh non. Raté.
C’était Ja.

Avec une discrétion qui n’avait rien de discret, Jade redescendit les escaliers, et écouta la conversation, toujours cachée au « visiteur ».
Son ami s’exprimait d’une voix neutre, une voix qu’il prenait pendant leurs disputes généralement.
Froncement de sourcils.
Et puis même, qu’est-ce qu’il faisait là ?

« - Bonjour Madame. Je vous rapporte la veste à Jade, elle l’a oubliée en sport cet après-midi. »

Mensonge. Ja n’était pas un de ses camarades de classe et puis…elle l’avait, sa veste.
Même sa mère avait l’air septique. La jeune fille s’en mordit les lèvres. Où voulait-il en venir ?
Malgré tout, après l’avoir remercié, sa mère récupéra la veste et ferma la porte, avant de reprendre la parole.

« - Tu le connais lui ?
- Un camarade de classe, maugréa la jeune fille.
- Hum. Donc je te parlais de ton père… »

Et cette fois, téléphone.
*C’est pas possible, ils le font exprès! grogna-elle intérieurement*

Son portable se mit à vibrer. Discrètement, elle y jeta un coup d’œil :
Nouveau message :
De : Ja
Le : 28/04/2011 18h46
Peu importe pour la veste, regarde dans la poche droite. Bis’.

Ben voyons.
Jade s’approcha de la table, prit la veste et regarda comme demandé dans la poche droite. Elle était vide. Mis à part un bout de papier. La jeune fille reconnu l’écriture nerveuse de son ami :
« Rdv devant chez toi à 23h »
C’est tout ce qu’il y avait marqué.
Elle n’y comprenait plus rien.

Chapitre 4: Doutes...Et réponses ?

Concentrée sur ce petit bout de papier, Jade n’entendit pas sa mère raccrocher le téléphone et se retourner pour ENFIN avoir une discussion.
C’était quoi tout ce cinéma, une visite chez elle juste pour un bout de papier ? Un sms n’aurait pas suffit ?
Un raclement de gorge lui fit lever les yeux de ce papier, qu’elle roula en boule et fourra dans sa poche. Levant les yeux au ciel, sa mère s’apprêtait à continuer :

« -Donc, ce que je voulais te dire à propos de ton père c’est que… »

La jeune fille s’attendait encore à une interruption. Un incendie, le chat des voisins qui déboulerait par la fenêtre, la police, la voisine schizophrène, qui sait ?
Et non. Cette fois-ci, c’était juste sa mère qui n’avait pas le courage de lui parler il semblerait, car elle fondit en larmes.

Jade haussa les épaules et remonta dans sa chambre en vitesse. Certes, ce n’était pas très poli pour sa mère qui se morfondait toute seule en bas de l’escaliers.
Secouant la tête pour virer toutes ces pensées négatives, la miss se vautra dans son lit, ressortit son lecteur mp3, s’enfonça les écouteurs dans les oreilles et lança la première playlist qui venait. En l’occurrence, « Fake it », de Seether. Un coup d’œil sur le réveil lui apprit qu’il n’était que 20h05. La soirée allait être longue.

« And just fake it if you're out of direction »
Mais qu’est-ce qu’elle faisait au fait? Pourquoi elle faisait autant confiance à ce type, qui, si il faut, lui mentait depuis le début ?

« Fake it if you don't belong here »
Plus ça allait, moins elle se sentait à sa place dans toutes ces histoires…Quelles histoires d’ailleurs ?

« Fake it if you feel like affection »
Ces secrets, ces mensonges, ça la répugnait. Et la vérité au final, on lui dirait ou elle devait le découvrir toute seule ?

« Woah you're such a fucking hypocrite »
En tout cas personne ne lui disait rien. Elle devait tout aligner elle-même. Mais pour combien de temps encore ?

Ses pensées se mélangeaient dangereusement. Avant de devenir folle, la jeune fille se leva et s’accouda à la fenêtre. 20h08.
Tentant le tout pour le tout, elle s’empara de son téléphone et tenta un appel chez Ja. Répondeur. Evidement. Pourquoi tout était si compliqué ?
Un toquement à la porte la fit sursauter. Elle n’eut même pas le temps de dire à sa mère d’entrer, que sa mère glissa sa tête dans l’entrebaillement de la porte.

« -Jade. Descends s’il te plait.
-Si c’est pour passer à table, merci bien mais j’ai pas faim, rétorqua la miss avec un irrespect culotté.
-Il y a autre autre. Descend. »

Si Jade avait pu grogner, elle l’aurait fait. Même si son grognement lui serait resté en travers de la gorge en voyant les deux personnes qui l’attendait de pied ferme dans le salon…


Chapitre 5 : Houla...

Note: J'ai essayé d'écrire à la première personne. Qu'en pensez-vous ?

Vous autres, ados avec des parents plus ou moins stricts, vous devez savoir ce que c’est. On vous regarde, ou plutôt vous fusille du regard jusqu’à ce que vous fassiez ce qui est demandé. Ne croyez pas que j’aime obéir à ma mère. Mais…ce genre de regard signifie clairement « Tu obéis directement ou tu vas le regretter ». Je suis une trouillarde peut-être. Youhou !

L’autorité parentale. On peut pas lutter.

Jetant un dernier regarde par la fenêtre, espérant vainement apercevoir Ja au passage, je me retournai pour suivre ma mère. Sans comprendre pourquoi, mon humeur était devenue exécrable. J’espère que en bas, il n’y aurait pas de mauvaise surprise. Enfin, c’est plus en l’intérêt de ma mère. Des choses brisées, moi j’ai l’habitude, et je n’ai aucun scrupules.
Ma mauvaise humeur me perdra.

Hum ? La fin de l’escalier ? Déjà ?
Rapide coup d’œil dans le salon.
Tiens, ç’a été un peu rangé.
Et au milieu du salon…Deux personnes.
Tenue de policiers. Houla. Qu’est-ce que c’était encore cette histoire ?
Désolée mes cocos, mais vous allez subir ma mauvaise humeur.

Ma mère s’apprêtait à aller m’annoncer, mais je lui passai devant, la bousculant presque au passage. Non maman, ne te donne pas cette peine.
Avançant avec autant de flegme et de pragmatisme que mon self-control me le permettait.
Dans les deux hommes, l’un était plutôt grand, blond, très mince, une mine sévère. Tout le contraire de l’autre, un petit brun grassouillet qui ne semblait s’intéresser qu’à sa montre. Peur d’être en retard pour le repas m’sieur ?
Euh. Bon. Même intérieurement je dépassai les bornes là.

Je me plaçai finalement devant eux, la mine pincée. Attention à ce qu’ils allaient m’annoncer. Je risquerai de les traumatiser à vie.
Oh tiens ça me rappelle mon année de 6ème ça…
Une garce m’ayant trop cherché. Son nom me restait en tête comme ce n’était pas permis. Clarisse Leroy. Vous savez, ce genre gosse de riche, suivie de sa basse-cour ?
Eh bien figurez-vous qu’un jour, la pauvre a osé m’humilier. Elle l’a très sincèrement regrettée.
Des touffes de cheveux en moins. Un bras cassé.
Oh bien sûr, on m’avait grondée. Enfin félicitée. Selon les cas.
Bref.
C’est clair que là, sauter au *** des policiers, ce n’était pas la meilleure idée que j’aurai eu.
Je me suis contentée de prendre la parole, sans préambules :

« -Si c’est pour l’intrusion qu’on a eu, je ne peux rien vous dire, c’était comme ça quand je suis arrivée, il n’y avait personne. Si notre chère voisine a ciré à l’infraction en me voyant entrer, vous pouvez partir, c’est aussi faux. »

Wahou. La franchise ne me réussissait pas. Les deux hommes me regardaient comme ils auraient regardé un cafard dans une chambre d’hôtel de luxe. Choqués. Dégoutés.
Euh les gars on se calme ? Je suis juste une ado rebelle, et passablement énervée. Rien de si répugnant que ça. Quoique…en y réfléchissant bien…
Le bedonnant me répondit avec une voix ridiculement aigue :

« -Bonjour mademoiselle. La politesse… »

Triangle vicieux. Le bedonnant  qui regarde ma mère avec reproche. Ma mère qui regarde le grand blond, l’air outré. Le grand blond qui regarde son collègue, l’air réprobateur.
Tiens. Et si je retournai dans ma chambre ?
Pas le temps. V’là le grand qui prend la parole.

« -Excusez mon collègue. On vient vous poser quelques questions sur cet homme. On pense que vous le connaissez. »

Sur ce, il sortit une feuille de sa pochette et me la tendit. Ce personnage…
Sans aucun doutes, elle le connaissait. Ce type que je n’arrête pas de dessiner. D’où je  le connais, zut ?

« -Qui est-ce ? »

J’avais mâché mes mots. J’espérais surtout que ce policier ne serait pas du genre à répondre à une question par une autre question.

« -Vous le connaissez ? »

Haha. Il l’était. Et maintenant, je faisais quoi ? Je confirmais ou non ?
Je tranche.

« -Je ne sais pas. Qui est-ce ? »

Je radote. Sauf que si ce pseudo-policier ne me répondais pas de suite, il allait se prendre quelques vents en pleine face, ça calmerai ses pulsions de grand policier comme ceux que l’on peut voir à la télé.
Alors mon grand ? On répond ?

« -Un homme qui aurait participé à la mission, où est mort votre père. »

Je relevai la tête si fort que j’eus l’impression de me déboiter toute la colonne vertébrale (enfin, si c’était possible). Mission ? Plaît-il ?
Ma mère se balançait d’une jambe à l’autre, signe de malaise.
Houla ? J’aurai été à côté de la plaque à ce point ? Et…réellement, qui était ce type pour mon père ?
Trop d’informations d’un coup. Je m’avançai à côté du gros bedonnant et me laissait m’avachir sur le canapé.

« -Puisqu’on est dans le vif du sujet. Je peux savoir ce qu’on m’a caché ? »

Allons-y…


Chapitre 6 : Foutu cahier.

Pendant que les deux policiers se concertaient du regard avec ma mère, mes pensées vagabondaient. Mission. Ce mot sonnait bien faux. D’après ce que je sais, mon père est un banquier réputé. Ou du moins, était. Maintenant, j’avais une certitude : il était mort.
J’avais toujours eu un œil critique sur la mort. Pour moi, ce n’était jamais qu’une nouvelle étape de la vie. Qui ne venait qu’une fois. On l’accueillait avec plaisir ou on la craignait. Peu importe ce qu’on en faisait, elle nous rattraperait toujours. Elle finirai par nous atteindre et nous emmener.
Persiste l’éternelle question : qu’y a-t-il après la mort ?
…
…..
Et zut, quelle importance ?
Retour au sujet principal : mon père. Pourquoi on me demandait juste aujourd’hui si je connaissais ce type ?
En fronçant les sourcils, je levai les yeux vers ces adultes, qui apparemment ne savaient pas où commencer.
J’observai ma mère se trémousser comme si elle avait un besoin urgent d’aller aux toilettes. Je crois que ce qu’elle a pu me cacher était bien plus qu’un accident de voiture.
Le grassouillet réprima un long bâillement en regardant en biais par la fenêtre.
Quand à son collègue, il avait les yeux posés sur le sol, qui était visiblement devenu très intéressant…
Le silence commençait à devenir pesant dans la pièce, et moi je languissais de connaître la vérité.
Alors, autant amorcer le processus.

« -De quelle mission parlez-vous ? Et comment mon père est-il mort ? »

Ah ben ça. J’allai droit au but. Mais c’était les seules choses qui m’intéressaient alors…Soupir de résignation de la part du grand blond.

« -Votre père travaillait dans des affaires d’état. Concernant l’argent. Il…a fait de mauvais choix qui l’ont conduit à travailler en collaboration avec une association de détournement d’œuvre d’arts. Il a mis du temps à s’en apercevoir, et quand il a décidé de laisser tomber ce trafic eh bien…Les types ne l’ont pas laissé partir. »

De mieux en mieux. J’apprends que mon père faisait parti d’une association de malfaiteurs, qui ne l’a pas laissé partir…Bravo papa. Bien joué. Je pensai en avoir assez entendu, mais des choses ne collaient pas. S’il n’a pas abandonné ce trafic, pourquoi l’avoir tué ? Et c’était quoi cette mission ?
Euh. Je supporterai toutes les informations ? Et pourquoi ma mère était en train de se barrer discrètement par la porte du salon ?
…Help me please ! Le policier ne semblait pas vouloir voir mes neurones réfléchir plus longtemps, car il enchaîna :

« -Il a essayé de les dénoncer. En leur subtilisant un livre. Ou un cahier. A toi de voir comment tu veux appeler ça. Il y avait dedans tous leurs plans, le nom des œuvres volées, la somme touchée. La mission de ton père était de nous le rapporter. »

Il n’eut pas besoin d’en dire plus. J’avais compris. Mon père avait été tué pour ne pas qu’il dénonce une association d’escrocs.
Non mais j’y crois pas.
Voilà que j’allais pleurer. Enfin peut-être pas. Enfin si. Enfin…zut !
Minute. Quel rôle avait cet homme, que je connaissais dieu ne sait comment ? Encore une fois le policier semblait lire dans mes pensées.

« - Cet homme, dit-il en me remontrant la photo, est un espion infiltré dans Nim, l’association. Après la mort de votre père, il a réussi à savoir que le cahier n’avait pas été retrouvé. Tout porte à croire que la cahier se trouve ici. D’où l’infraction. 
-Ils n’ont pas fouillé en haut. »

J’avais affirmé cela haut et fort, sans vraiment savoir pourquoi. Quelque chose clochait dans cette histoire. Qu’y avait-il de plus important dans ce fichu cahier ?
Coup d’œil sur l’horloge du salon. 21h30. Et pourtant la discussion ne faisait que commencer…Était-ce ce que Ja voulait lui dire ?


A suivre...

Dernière modification par Kwik (13-07-2011 14:30:19)