(Voilà plusieurs jours que n'arrive pas à accéder à la partie réservée aux histoires dans le forum, alors je la poste ici, et si un modérateur veut bien la déplacer... Merci ! :3)

OBAKE.

Article premier, 1 :
Une fille étrange. Qui n'a jamais eu de confiance en elle. 15 ans. Comme une pierre, comme un objet qui ne sent rien, je me cache, encore et encore. Peur de mourir. Peur du regard des autres. Accrochée au passé... Une vie parfaite. Et, par la force de quelques mots, tout bascule, et tout devient noir. Il vaut mieux vivre l'instant présent, et tout oublier, tout. Il ne faut jamais revenir en arrière... Sinon, on aggrave les choses, et la tristesse revient, pire que jamais...
... Non ?

Article 2 :
"Ce n'est pas possible... J'ai fait ce cauchemar, que je déteste tant... Il faut que j'ouvre les yeux, il faut que je me réveille... Pour y mettre fin, pour que tout se termine définitivement !"
Il n'y a pas longtemps, j'ai enfin compris. Tout. Nous sommes toujours souriants, Papa, Maman et moi, et je suis heureuse. Tout était si parfait... Comme dans une grande comédie théâtrale. "Pourquoi ... pourquoi êtes-vous toujours joyeux ? N'êtes-vous jamais tristes ?" Ce fut la dernière fois que je parlais à mes parents. Après cela, cette grosse mascarade s'est terminée. Le masque est tombé... Ils m'ont dit qu'ils faisaient tout ça pour moi. Qu'ils ne m'avaient jamais souhaité. Qu'ils ne m'avaient jamais aimé. J'aurais tant voulu qu'ils me disent la vérité avant... "Vous ne m'aimiez pas, et pourtant...." je n'ai pas pu terminer cette phrase. Et je suis partie.
J'étais un poids pour eux. Pour tout le monde, pour tout ceux qui m'entouraient. Ils me supportaient... Ils me supportaient depuis toujours. Sans jamais dire quoi que ce soit. Jamais on ne reviendra en arrière. Ils m'ont simplement dit qu'ils ne voulaient plus de moi.
J'ai peur.

Article 3 :
Suis-je une incapable à ce point ? Mes grand-parents m'ont accueilli, sans poser de questions. Pas un sourire, pas d'embrassades, pas de réconfort, rien. Seulement ce silence glacial. Celui qui gèle votre coeur mais qui, paradoxalement, le fait battre à une allure folle. Tellement folle, que l'envie soudaine qu'il s'arrête d'un coup et qu'il nous emporte dans le long fleuve paisible qu'est la mort est insoutenable.
Récapitulons. Mes parents m'avaient trompés. Que voulaient-ils me prouver ? Je suis une simple erreur. Ma vie elle-même est une erreur. "Ne remet plus jamais les pieds dans cette maison"... Voilà les derniers mots que j'ai entendu, l'autre nuit. Alors, doucement, je me suis demandée pourquoi... Pourquoi tout ça ? Qu'ai-je fait ? À présent, qu'est ce que je vais faire ?
En marchant, j'avais envie d'éclater de rire. Mais, en même temps, je me sentais si fragile, prête à m'effondrer... J'avais l'impression... que j'aurais eu beau aller n'importe où, jamais je ne serais à ma place, dans ce monde.
Je suis si faible...

Article dernier, 5 :
Les éviter à tout prix. C'était ma seule préoccupation. Je marchais. Je marchais beaucoup. Chaque soir, après le dîner, j'allais dans le parc en face de la maison... Et, un soir, j'ai tout compris.
Ma vie... Avait-elle un sens ? Ma vie était remplie d'épreuves, d'obstacles... Tout cela me donnait l'envie de tout arrêter. Mais, il est beaucoup moins courageux de mettre fin à sa vie que de continuer à vivre. Et les mots sont allés vite. "Suis-je courageuse ?". J'étais sur la balançoire, j'étais immobile. Seules mes larmes coulaient. Un souvenir lointain m'est parvenu. Quand je lui racontais mes rêves d'enfant, ma mère me répétait souvent que j'étais courageuse. Je me suis alors demandé si ces mots avaient encore un sens ?
Alors je me suis levée, et, doucement, je suis revenue chez mes grands-parents. Puis j'ai entendu un miaulement, un appel de secours. Il faisais noir et il n'y avait personne. Sauf ce chat. Ou plutôt, ce chaton, minable, allongé sous une voiture. La pluie s'est brusquement mis à tomber. Attendri par les cris de ce petit animal, je lui ai tendu la main. Et tout m'a paru si facile, par la suite...

Je m'appelle Rose. J'ai 15 ans. Et j'ai trouvé ma vocation.



FIN !